Par Victoria Piché, Kinésiologue – octobre 2024
Le vieillissement affecte le corps humain de diverses façons. Une des conséquences importantes, et parfois épeurantes, de vieillir est le déclin cognitif. De nombreux changements au niveau du cerveau diminuent les performances cognitives des aînés, cela fait partie du vieillissement normal.
Parmi ces changements, on peut penser à :
- Diminution des capacités d’apprentissage
- Diminution de la mémoire et de l’attention
- Augmentation du temps de réaction
- Difficulté à prendre des décisions
LA COGNITION
La cognition est l’ensemble des processus mentaux qui nous permettent d’acquérir, de traiter, et d’utiliser des informations. Elle regroupe des fonctions comme la mémoire, l’attention, le langage, le raisonnement et les fonctions exécutives (comme la planification et la prise de décision). Ces processus nous permettent de comprendre notre environnement, d’agir et de nous adapter, notamment dans des situations nouvelles.
Les changements cognitifs liés au vieillissement varient d’une personne à l’autre. Le déclin n’affecte pas toutes les fonctions de la même manière ni à la même vitesse. Cependant, c’est rassurant de savoir qu’il est possible de ralentir ce processus. De nombreuses études montrent que les personnes qui pratiquent régulièrement une activité physique connaissent un déclin cognitif moins marqué et ont un risque réduit de démence. Par exemple, une étude de l’Université de Cambridge révèle que l’activité physique régulière peut réduire le risque de démences générales jusqu’à 28 %, et jusqu’à 45 % pour la maladie d’Alzheimer.
BIENFAITS DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE SUR LA COGNITION
Lors d’un exercice physique, la circulation sanguine est augmentée, apportant plus d’oxygène et de nutriments au cerveau. Cela aide à subvenir aux besoins énergétiques des processus cognitifs. En mettant son corps en mouvement, plusieurs processus cognitifs sont stimulés, comme le fait de se concentrer à quelque chose, d’apprendre une technique, de devoir se souvenir d’un enchainement, etc. On observe ainsi des améliorations sur l’attention, la mémoire à court terme et les fonctions exécutives. Les bienfaits sont principalement observés au niveau de la planification et de la flexibilité mentale, soit être capable de s’adapter au changement et de comprendre les différents éléments d’une situation.
En plus des effets sur les fonctions cognitives, l’exercice amène des changements structurels qui viennent contrer ceux du vieillissement. On parle notamment d’une augmentation de la matière grise dans les zones associées aux prises de décision et au stockage de l’information. Il y a alors plus de ressources disponibles pour le cerveau afin d’analyser les informations et prendre des décisions. En d’autres mots, la réserve cognitive est augmentée : la réserve cognitive, c’est cette capacité de ton cerveau à créer et renforcer des routes alternatives pour compenser les dommages. Et plus tu engages ton cerveau dans des activités stimulantes, plus tu peux maintenir un bon fonctionnement même en cas de problèmes.
TYPE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE
La communauté scientifique ne s’entend pas sur les paramètres exacts à respecter pour en retirer un maximum de bienfaits, mais voici ce qu’on sait.
- Les exercices aérobiques sont associés à une amélioration des fonctions cognitives et de la santé du cerveau. En plus d’améliorer la capacité cardiorespiratoire, ils ont un effet positif la mémoire, l’attention et les fonctions exécutives.
- L’entraînement musculaire permet de développer et de maintenir la masse musculaire, ce qui favorise la santé métabolique et maintien la santé physique. Une étude parue dans JAMA Network Open en 2022 a d’ailleurs montré une corrélation entre une faible masse musculaire et un déclin cognitif accéléré. Conserver, voire augmenter, sa masse musculaire pourrait avoir un effet préventif sur le déclin cognitif.
- Les activités axées sur la souplesse et l’équilibre, comme le yoga ou le tai-chi, peuvent également être bénéfiques pour la santé du cerveau. Ces exercices impliquent souvent des mouvements conscients et peuvent contribuer à la réduction du stress et à l’amélioration de l’humeur, ce qui a un impact sur le bien-être cognitif global.
En résumé, le déclin cognitif associé au vieillissement est moins prononcée chez les personnes âgées qui sont actives par rapport à celles qui sont sédentaires. Les exercices cardiovasculaires sont à préconiser puisqu’ils semblent avoir le plus d’effets sur la fonction cognitive, et ce en peu de temps, soit 10 à 12 semaines. Les effets sont d’autant plus visibles et prononcés lorsque l’exercice est pratiqué à long terme, soit 6 mois et plus. En plus de ralentir le déclin, être physiquement actif permet de maintenir les fonctions cérébrales et réduit également le risque d’être touché par certaines démences.
Bibliographie
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Vieillir en bonne santé cognitive. Association Québécoise des Neuropsychologues. https://aqnp.ca/la-neuropsychologie/les-fonctions-cognitives/
